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jacques cauda
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22 août 2021

Surfiguration

bleu_Cauda

Matinée bleue au musée Marmottan. Krøyer, peintre danois du XIXème siècle, en quête de l’heure bleue. Le crépuscule d’été. D’être. J’ai aimé une danoise qui avait la peau aussi bleue que la nappe liquide que Krøyer étale sur sa toile et qui est d'un azur invraisemblable. Je pense que c’est ce qu’il cherche, peindre bleu, façon d’extravaguer du corps, comme l’a dit Mallarmé du dessin… extravaguer c’est-à-dire vaguer en rêvant au corps d’une femme. Elle s’appelait Joana. Elle était sculptrice. Apprentie sculptrice aux Beaux-Arts.

Dans la salle du bas (j’ai failli écrire « dans la salle de bain »), je découvre les rivières de Vicky Colombet. Varèse considérait sa baignoire comme l’idéal d’une rivière.  Je me coule dans sa peinture. J’apprends que l’urine de lapin laisse des traces bleues dans la neige. J’imagine Vicky pissant sur sa toile. J’apprends l’intérieur du bleu qui me regarde le sexe grand ouvert. L’Ouvert, c’est le titre donné par Pierre Wat à son essai sur Vicky, que je lis dans le métro du retour. Je flotte entre deux eaux. Entre mon souvenir des toiles vues et les mots que j’ai sous les yeux. Comme ceux de Marianne Alphant : « Si l’œuvre de Vicky Colombet s’inscrit dans un dépassement des lieux, sa force troublante est aussi d’en procéder. »  Oui. Je baigne avec délice dans l’incertitude. Dans l’impermanence. Je passe outremer… Azurite… 

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