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1859, la découverte d’un homme fossile conduit l’homme à ne plus regarder vers le ciel mais dans la terre. Qu’y voit-il ? Un scandale !  Et qui voit-il ? Un homme civilisé en lieu et place du quasi singe, de l’hominidé de la préhistoire (le terme est né quelques années plus tôt, aux alentours de 1830), du sauvage qu’il pensait à jamais encagé dans l’oubli, enseveli dans le temps du Temps.

Aujourd’hui, après beaucoup d’hésitations, de chemins de traverses et d’errances, nous sommes passés du déni à l’appropriation. L’ensauvagement est de rigueur, et davantage encore, en regard de la Grande Accélération, autrement dit de la fin du Monde annoncée. 

Quel est l’effet de cet ensauvagement sur la conception du jardin ? 

Deux exemples sont à ma porte, deux jardins du XXème arrondissement parisien où j’habite. Le Jardin Naturel et le Jardin partagé de la Cité Aubry.

Le premier a la Nature comme jardinier et le second a poussé sur du lien social.

Le premier obéit à une pulsion, le second à un concept.

Nolde et Picasso, pour filer la métaphore artistique.

Deux écosystèmes. Les plantes sauvages comme l’œillet des Chartreux pour le Jardin Naturel.  Et l’esthétique « familiale » dont est issu le fraisier, par exemple, pour le Jardin partagé de la Cité Aubry. 

Deux écosystèmes mais une similitude, car pour ces deux jardins, il s’est agi, avant tout, de gagner sur la pierre, de trouer l’urbain par un retour à l’origine. D’ensauvager la ville ! 

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