Surfiguration
BRAZY JAZZ par Murielle Compère-Demarcy
Rue Saint-Blaise, l’église Saint-Germain de Charonne jette dans le ciel bâché d’un hiver gris humide de l’Avent, ses douze coups de midi. L’équipée de nos daïmons, à mon ami Jack et moi feule, dans l’air free-jazz où il fait faim, qu’il est temps d’aller voir l’un des leurs, "Brazy" de son surnom, félin de quartier nomade. Brazy accourt à la voix de Jack. Quelle nouvelle vient-il nous apporter de la revenante Geneviève rôdant dans le cimetière de Charonne chaque nuit ? Y errant comme le Fou de Bassan aux pieds bleus piétant sur l’océan lointain, qu’est-elle revenue émettre hier à l’instant du cliquetis de serrure exécuté au-dessus des tombes nocturnes nuit après nuit ? Quelles chaînes brisées tremblent aux poignets, aux chevilles des trépassés qui se redressent parfois, tout habillés, raconte-t-on, pour dans le noir refaire vivre certains faits obscurs de la Semaine Sanglante ? Brazy voit cela de ses yeux de chats qu’il a, bien que ce soit un mâle, comme des yeux de biche… Murielle Compère-Demarcy. A suivre...