Surfiguration
Deux textes de Gilbert Bourson en regard de la peinture de Jacques Cauda
L’oeil remue sa queue dans le tableau de Jacques Cauda
L’oeil remue le brouillon de sa queue sur la piste d’humus verdoyant et loquace
d’où pointer ses vues. Des escarres plus fastes qu’aux hanches d’Hector
décorent les chairs dénudées plutôt que déjà nues. L’oeil est décapité qui est un
mélanome à retirer de toute urgence vertement tancé par le minou carnassier du
modèle. C’est elle qui écarte le cri de brebis au faste égorgement du compost
pictural de n’être pas présent au pubis qui supplie. Le champ à désherber est la
faux à la trace de ses bas tigrés bottés de noirs desseins. Taupe coupée en deux
le soleil ténébreux et rageur des genoux suppute les écarts. Aiguise tous les
gestes de l’oeil impuissant mais non pas désoeuvré. Accouche son oracle en
écartant la vue que lèche le regard amputé de sa langue. Le talon d’Esaü de la
couleur bâfrée nous hausse à l’intervalle où l’empyrée saignant nous fait sauter
de terre à ciel sa maquerelle en jouant sur les mots.
© Gilbert Bourson
L’arme blanche du peintre
Lui roidement tourné vers ses archaïsmes se laisse empaumer dans
une indifférence quasi indécente. Son bras qui aussi bien est celui de
la femme affecte un mouvement timide d’oeuvre en main laquelle suit
son cours. Elle montre ses seins dans l’échancrure nue plus que les
aréoles aux boutons carminés surinés par un Jack l’éventreur-éventré
par sa lame de fond.
© Gilbert Bourson