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jacques cauda
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29 juin 2017

Surfiguration

Parution du N°4 des Cahiers de Tinbad

avec quatre poèmes de Unica Zürn

Mon atelier se trouve à quelques enjambées de la place de la Nation. Par beau temps, j’y descend à pied comme je l’ai déjà écrit quelque part. On entend mes mains jouer (avec) les yeux sous mon chapeau porté à la lisière des chemins l’on va à pied…  Ce que je ne dis pas c’est que je passe immanquablement par la rue de la Plaine et que je retire mon chapeau à la hauteur du n° 4 en levant les yeux jusqu’au sixième étage de l’immeuble où habitait Hans Bellmer. Je ne dis pas non plus que je fixe une fenêtre qui s’ouvre sur le néant vers lequel un matin du 19 octobre 1970, Unica Zürn a plongé. Suicide dont je connais tous les détails par la grâce au sens paulinien de Madame X qui, ce jour-là, eut l’épouvantable charge d’annoncer la mort de Unica à Bellmer. Hémiplégique suite à un AVC et se tenant dans la pièce que venait de quitter Unica, il n’avait par conséquent rien vu, rien entendu. Hans et Unica… Ils avaient passé la nuit à bavarder. La première depuis longtemps car Unica en permission de sortie séjournait depuis le début de l’année dans une clinique  psychiatrique.

Je tiens ces informations de Madame X, dont je sais aussi que sa taille est ordinaire, son visage long, et mafflé, comme l’aurait qualifié Saint-Simon, c’est-à-dire joufflu, et qu’elle préfère rester dans l’ombre portée par Unica sur le bitume en ce jour d’octobre. Dans le noir du noir où les mots, que vous allez découvrir, vont gigoter comme des lampions.

 

Jacques Cauda

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