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23 janvier 2017

critiques

Deux articles de Jean-Paul Gavard-Perret à propos de Comilédie

Jacques Cauda le matamorphique

Il est des livres qui sidèrent par le rire qu'ils soulèvent. Et c'est rarissime. " Comilédie " en est l'exemple quasiment absolu. Jacques Cauda le considère comme son chef d'œuvre. Et non sans raison. Or ce livre a dû attendre plus de 20 ans sa publication.

http://delarthelvetiquecontemporain.blog.24heures.ch


http://delarthelvetiquecontemporain.blog.24heures.ch/archive/2017/01/21/jacques-cauda-le-matamorphique-862921.html

Jacques Cauda le matamorphique

Cauda.jpgIl est des livres qui sidèrent par le rire qu’ils soulèvent. Et c’est rarissime. « Comilédie » en est l’exemple quasiment absolu. Jacques Cauda le considère comme son chef d’œuvre. Et non sans raison. Or ce livre a dû attendre plus de 20 ans sa publication.

Ce texte est une merveille d’impertinence au nom d’Irma la Douce qui sait baisser sa gaine afin que vierges et verges se tiennent droite comme les i et des hydres. Tout va « l’amblablable »là où l’Abbé C de Bataille touche à l’Y du féminin et à l’X de films désormais remplacés par des vidéos qui évitent tous déplacements superfétatoires.

Cauda 2.jpgCelui qui est aussi peintre tient les diables par leur queue. Sade est remisé au rang des sacristies : sa prison est remplacée par un bordel philosophique où le rire est roi là où les reines quoique vaches ne fassent pas un pis. Elles sont fortement éprises et sortent de leurs mantilles face à de sombres héros en rien sobres en avanies.

Cauda 3.JPGLe tout dans un corpus qui se veut scientifique (abondance de notes lui sert de vaginales références). L’ « ôteur » ne cesse d’en rajouter des couches sans culottes. Celles-ci ont perdu leur laine à perdre haleine dans des alcôves où les muses ne font pas que musarder.

Tout est vénénoeud et vénère rien de mâle sauf lorsqu’il est adroit. L’arbre de vie du vit pénètre la forêt des songes : que demander de mieux ? La sotie suit son cours dans l’impeccable fatrasie d’un livre qui écarte les cuisses de la fiction pour que des noces aient lieu. Elles n’ont rien de cendres tant les fruits délictueux sont délicieux.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Jacques Cauda, « Comilédie », Tinbad Roman, 2017, 172 p ., 20 e., Paris.

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Jacques Cauda, Comilédie

L e désir rat­trapé par la queue Plus de vingt ans après son écri­ture, le peintre, écri­vain, poète, pho­to­graphe, docu­men­ta­riste Jacques Cauda voit enfin la queue du tun­nel pour ce qu'il consi­dère non sans rai­son comme son chef-d' œuvre : il est enfin publié. Sa fic­tion est une lady des plus ébou­rif­fantes donc for­cé­ment elle décoiffe.

http://www.lelitteraire.com


http://www.lelitteraire.com/?p=27645

Jacques Cauda, Comilédie

 

Le désir rat­trapé par la queue

 

Plus de vingt ans après son écri­ture, le peintre, écri­vain, poète, pho­to­graphe, docu­men­ta­riste Jacques Cauda voit enfin la queue du tun­nel pour ce qu’il consi­dère non sans rai­son comme son chef-d’ œuvre : il est enfin publié. Sa fic­tion est une lady des plus ébou­rif­fantes donc for­cé­ment elle décoiffe. Entre autres. Et dans gerbes ziza­niques et en des outrages cathar­tiques qui ren­draient malades les Cathares. Que les ama­teurs de romans noués à l’ancienne passent outre. Il y a là du Rabe­lais, du Ray­mond Rous­sel, de Sade aux messes câlines, du Michaux à la mes­ca­line, du Artaud dans cette folie lit­té­raire qui tient la route (défon­cée) et ses pro­messes (jamais déçues).
Au besoin et pour que le lec­teur se perde un peu plus dans les dés et les dalles d’une fic­tion don­née pour sérieuse (avec abon­dance de notes à la clé de sol),  des tabla­tures sont intro­duites (mais ce ne sont pas les seules) en tant que sché­mas forts des halles.

 

Dans cette his­toire de  fantômes-masses,  les sales « ghosses» non seule­ment grouillent de mots en des lis­tings à faire enra­ger Pan­ta­gruel mais le « lec­teur bien aimé » voit des moines et d’autres tristes sires encaus­ti­qués prêts en s’emparer d’Irma la Douce pour jouir entre ses seins eu égard à l’état de sa glotte « gor­gée d’escarres et ami­don­née de foutre ». Preuve — s’il en fal­lait — que le roman est fou­traque et déli­cieux, plein d’images et de bruits fussent-ils d’un Sphinx ter.

 

Dans sa « Comi­lé­die » trop humaine, Cauda est donc tout sauf un étroit mous­que­taire. D’autant qu’il y a là plus de mousse que de terre — fût-elle pro­mise. Celui qui se veut un savant de Mar­seille joue le cuistre et le cuisse-tôt, ses vierges et ses verges, droites comme des I, sont du même ton­neau de Diana ivres. Rose est la vie et l’abbé C de Bataille file dans l’allégresse jusqu’à X.
C’est plus qu’un délice et un ravis­se­ment lit­té­raire et artis­tique. Il fait cou­rir le lec­teur d’une page à l’autre comme der­rière une femme aux « jambes si pas­santes » qu’elle en devient une « Olym­piaf d’impatience ».

 

jean-paul gavard-perret

Jacques Cauda, Comi­lé­die, Tin­bad Roman

 

 

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