Surfiguration
Double hommage. Un premier à Jean-Pierre Brisset, prince des grenouilles et un second à Paul Stuart (18..- 1914), mon arrière grand-père, qui fut le premier à faire revenir Rameau sur le devant de la scène de l'Opéra.Voici Platée, nymphe de cet opéra batracien...
Au pied du mont Cithéron, au milieu des éléments déchaînés, Cithéron se lamente (« Dieux, qui tenez l'univers dans vos mains ») mais voilà que Mercure descend des cieux dans l'espoir de guérir Junon de sa jalousie. Cithéron suggère que Jupiter feigne l'amour pour la nymphe ridicule et batracienne qui règne sur le marais et Mercure enchanté de l'idée remonte au ciel. La grotesque Platée paraît, cherchant qui pourrait la consoler de sa solitude (« Que ce séjour est agréable »), accompagnée par le coassement des grenouilles et le chant des coucous. Hélas, Cithéron n'éprouve pour elle que du…respect. La nymphe s'indigne (« Dis donc, dis donc pourquoi ? ») soutenue par le chœur qui coasse (« Quoi ? Quoi ? ») mais l'arrivée de Mercure met fin au tumulte. Le maître du tonnerre est tombé sous le charme de la déesse qui règne dans ces marais superbes. D'ailleurs, le temps se couvre, preuve de la jalousie de Junon : l'acte s'achève sur un enchaînement éblouissant de danses et d'airs arrêté par un orage orchestral des plus frénétiques...