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jacques cauda
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31 octobre 2016

Surfiguration

5

Rue du Volga © SSG

Exposition

Lundi, ils ne sont que trois.
Mardi, une bonne dizaine de Phares se tient comme des vautours autour de leur proie. Ils s’emploient tout le jour. Et rient pendant les poses en buvant comme des trous. Bouches béantes.

Mercredi, jeudi et vendredi, de mémoire d’artistes, on n’a jamais vu ça ! Jamais !

Enfin samedi, rue du Volga. Dans le boyau qui donne dans la rue des Maraîchers. Pas plus large qu’une voie de chemin de fer. Un bras intestinal…

Exécution

Au petit matin, X. patrouille avec Y. ( FRAC de l’Est de Paris), quand ils voient un truc par terre. Un truc qui n’aurait pas dû être là. Un morceau de ? qui ressemble à une femme.

Y.  descend lentement de la bagnole et s’approche.

La nuit tout doucement s’estompe

Découvrant ici-bas une figure un peu folle

Serait-ce là le moment où le malin pompe

La vie à même la viande qui s’étiole ?

Emmené au FRAC de l’arrondissement. Stupeur générale ! Une figure avec un cou sur une toile de lin grande comme la longueur d’une femme, une femme avec ses deux jambes bien ouvertes sur la toile. Et sa bouche, ses yeux ! Et des cheveux épars. Longs et noirs.

Salut, ô mon enfant  la lune brille

Encore sur Paris et ton œil scintille

Comme un long baiser pourri

Posé sur ton visage béant qui sourit

La fille est représentée coupée en deux, avec une précision inouïe, les organes vitaux, l’ossature, puis repeinte à vif. La peinture a fait pression et l’a empêchée de se répandre. Un pansement cicatrisant en quelque sorte qui a durci peu à peu et l’a maintenue jusqu’à ce qu’on la découvre.

Toi qui aimes les fleurs les baisers les sucettes

Vivent les roses les lilas vivent les orifices en fête

Vivent les joies le rêve la peau les délices

Ce matin le soleil est armé d’un supplice 

Par devant, par derrière, par la bouche, partout ! Travaillée au couteau, à la brosse, au pinceau  On a redessiné son cul  ! En imaginant un procédé infâme !!!

Tandis que l’air est embaumé

Des effluves de couleur inouïe

Son cul  paraît massacré

Par un batman plein d’appétit

Six mois plus tard, le FRAC, toujours aussi stupide devant l’objet poursuit son enquête. Par hasard, il découvre dans l’atelier d’un peintre soupçonné une carte mémoire…

Citation : «  D’emblée, le travail de l’œil « mort » est travail de mémoire, rassemblant des traces pour faire advenir de l’Être. »

La première photo montre la femme (modèle ?) nue, debout, souriante, magnifique. Grands cheveux noirs battant son dos jusqu’au cul. Seins géants aux pointes dressées. On la sent amoureuse. Quelques gros plans. Sa bouche. Ses yeux bleus. Son cul, sa rosette. Puis ses jambes attachées aux montants d’un lit, son sexe béant, ses grandes lèvres luisantes. Roses.

Elle semble rêver d’un rêve vaginal

Ses noirs cheveux brillent au soleil matinal

L’amour fleurit quand elle prend la pose

Ses trous s’imaginent pris par un nombre de choses !

Ensuite, c’est la vérité dans ses yeux. Tout autour d’elle, ils sont deux. L’un tient une pancarte où on peut lire : « C’est la scène du Deux ! » Rien que de très banal. Sauf que l’autre tient une immense brosse.

Elle est dévalisée par devant par derrière

Des mains se tendent alors comme des pétales coquets

Mais parmi tant d’ardeurs une menace étrangère

Promet la métamorphose du coït en hoquets

Elle est à plat ventre. Comme sur une table. Attachée. Un personnage ( une sorte de souris géante?)  figure à l’entrée du boyau. Du sang du rouge ! Sa bouche pleine ! Ses yeux !

Au trou mignon le batman la pâture

Ô  ses yeux immenses éblouissants d’horreur

Sa bouche long baiser nourri par l’ordure

Et son cul dégorgeant des rouges et des pleurs

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